Acte 1: Au-revoir" Anja, pardonne leur"L’enfant pleurait dans les bras de Madame Blue.
« Mes mamans, elles vont revenir me chercher ! »
Madame Blue lui caressait les cheveux avec une douceur extrême.
« Mes mamans, elles vont revenir me chercher ? Et Monsieur Rick aussi ? » répéta l’enfant en levant son doudou chat Monsieur Rick, un regard plein de larmes à Madame Blue. Madame Blue lui sourit et secoua la tête négativement.
« Menteuse ! » cria l’enfant, sous sa colère des racines crevèrent le sol de la pièce et un étrange arbuste gluant de vase poussait. L’enfant ne se rendait compte de rien. « Mes mamans, elles vont revenir, hein ! » Madame Blue lui offrit un sourire compatissant et secoua de nouveau négativement la tête. « Menteuse ! » Le nuage de spore qui se dégagea, des quelques branches émergées des racines, firent tomber Madame Blue sur le sol. L’enfant sembla revenir à la réalité et se calma immédiatement, les racines tombèrent en poussière laissant des fissures sur le sol heureusement que le plancher du premier étage était solide !
L’enfant de sept ans secoua Madame Blue en larmes de toutes ses petites forces.
Madame Blue lui sourit avec douceur, comme si elle voulait le rassurer. Elle semblait dire « Ne t’inquiète pas ce n’est pas grave ! » Mais Madame Blue était muette de parole mais pas de cœur. Elle avait un si gentil sourire en cet instant que l’enfant ne put s’en sentir que plus coupable.
Un violent reproche arrêta ses larmes : « T’as fais quoi petite merde ? On ne m’a pas vendu un morveux pour qu’il blesse mes employés ! »
En s’approchant et voyant Madame Blue à terre, le Maître retint sa respiration par prudence. L’enfant, en pleurs, reprit au bout de quelques secondes conscience du réel, absent un instant, à cause du choc de ce qui se passait, hoqueta : « C’est pas moi, c’est la plante, Madame Blue ! Madame... »
Un air intéressé s’afficha sur le visage rude de l'adulte et un sourire malsain s’étira sur le même visage : « Alors comme ça tu n’es pas que un hybride stupide ? Je pensais que tu pourrais aider Madame Blue au ménage. » Il tapota avec une douceur inhabituelle la tête enfantine : « Mais tu vas pouvoir être encore plus utile en fait. » Il s’accroupit en face de Madame Blue et l’examina avant de dire : « Solidomicus, elle s’en remettra dans deux heures ! Et toi tu sembles immunisé par ce que tu crées incroyable! Bon...»
Le Maître perdit alors son sourire et se tourna vers le petit garçon:
« En attendant va faire la vaisselle à sa place, et arrête de chialer l’eau ça coûte cher ! »
L’enfant descendit au sous-sol transformé en boutique avec une petite pièce arrière pour cuisiner et préparer les remèdes ou poisons. Il y avait là une immondice de crasse et la vaisselle sale sentait le moisi. L’enfant prit le chiffon et le savon, serra les dents et astiqua, astiqua, astiqua…
Il était minuit quand le Maître alla le voir, l’enfant dormait sur une paillasse au sol en se rongeant le bras qui saignait sous ses morsures, il dormait pourtant à poing fermé. Le Maître sans réfléchir prit le seau d'eau glacée et sale qui avait servi à la vaisselle fait par le petit garçon, le versant sur la tête du gamin. Il était blême de peur sans en être conscient, l'enfant s'éveilla aussitôt arrêtant de se blesser, sans un mot l'adulte lui prit la man et le soigna avec un remède à base de Sanitas.
Il porta le petit garçon somnolent à son lit, attendit, constata que cela ne recommençait pas et soupira de soulagement.
Il s’adressa au Fowley apprivoisé, semblant très contrarié de cette douceur inhabituelle de son maître face aux domestiques, sur sur son épaule. Il ignora d'abord le reproche pour dire : « Et bien, c’est un sacré gaillard celui là ! Et première manifestation de son don à son premier jour ! » L’enfant grelottait légèrement, le Maître posa son grand manteau sur la couverture du gosse. L’oiseau lança un regard intense de reproches à son maître : « Pour l’instant, il est encore faible mais ça va s’endurcir et il pourra nous être utile je te dis ! » En refermant la porte, le Maître dit : « Et peut-être qu’il va survivre Celui La ! »
Acte 2: L' apprentissageLa rage de vivre« Réveille toi ! »
L’enfant ouvrit les yeux, Monsieur Rick tomba des couvertures, il ne reconnut pas le lieu, où étaient ses mamans ? Puis il se rappela...pleura un peu et se leva encore tout vacillant de sommeil.
A moitié endormi, le petit garçon se fit traîner dans la boutique pas encore ouverte. Le rose et le blanc se mêlaient encore, premiers rayons du soleil levant. Le Maître lui mit une sorte de grimoire devant lui, tourna quelques pages et maugréa : « On va commencer par facile ! »
L’enfant resta quelques secondes hébété encore ensommeillé. Le Maître le secoua vivement: « Tu ne sais pas lire ou quoi ? » Le petit gars à présent éveillé lut : « Bulbe Lunaire. », une fois la description lue, l’enfant fixa l’homme sans comprendre où il voulait en venir. Ce qui lui valut une tape brusque sur la tête : « T’as rien dans la cervelle ou quoi ? Fais moi pousser ça ! » L’enfant les yeux humides fut assez rapide évitant ainsi un autre coup.
« Et ça se rebelle en plus ! Fais pousser cette plante où je jette Madame Blue à la rue ! » Mais l’enfant n’avait aucune idée de comment exécuter l’ordre donné. « Je ne sais pas comment faire... » pesta le garçonnet retenant au mieux ses larmes. « Madame Blue ! Madame Blue ! » cria le Maître. Le petit garçon craqua : « Arrêtez si vous la virez elle n’aura plus d’endroit où dormir ! »
Le Maître eut un immense sourire révélant des dents plombées à de multiples endroits. L’enfant se concentra très fort mais aucune plante ne poussa. « Tu te fous de moi ! » dit le Maître en donnant un coup de poing au ventre du petit garçon.
C’est à ce moment là que Madame Blue suite aux appels arriva, Le Maître eut une idée soudaine, une idée malsaine, il prit de force le bras de Madame Blue et hurla : « Obéis ou je la frappe elle aussi ! » « Mais je ne... » commença le garçonnet en larmes, le premier coup partit, des gouttes de sang perlèrent du nez de Madame Blue, l’enfant cessa de pleurer et ouvrit des yeux plein d’horreur, dans une fureur extrême il cria : « ARRÊTEZ ! »
Mais rien ne se produisit jusqu'à ce qu'il voit du pain sur une étagère, son ventre de petit garçon affamé gargouilla et la plante poussa d'un coup ancrée au sol.
Le Maître ouvrit de grands yeux stupéfaits, le sol était couvert de Bulbe Lunaire, au cas où, vu le niveau faible de l’enfant, il en coupa un maximum et en effet, une minute et demi plus tard les plantes non coupées devinrent poussières puis la création s'effaça au bout des deux minutes. Seulement les bouts restaient, car en les cueillant, ils étaient coupés du don de l'enfant une fois prélevés
Il sourit bouquet à la main se retournant vers le petit garçon et Madame Blue au sol. « Ah bah voilà, avec un peu d’effort, c’était sim... »
Il se tut, l’expression du garçonnet avait changé de candide et fragile, il était devenu alerte et plein de défi, plein de colère aussi. Le Maître détesta cette expression. Mais presque aussitôt l'enfant vacilla prêt à s’évanouir, le maître lui tendit un peu de pain, qu'il engouffra, se souvenant du gargouillement. Puis se rappelant de l’expression du gamin sa fureur revint remplaçant l'inquiétude et il cracha :
« File le morveux et emmène « ta » Madame Blue avec toi, je ne veux plus voir vos gueules de la matinée ! »
L’enfant aida Madame Blue à se lever et monta vers le chambre sans quitter furieusement son Maître du regard, en alerte.
« Madame Blue... » murmura le petit. Mais celle-ci était endormie. « Je vais devenir plus fort et je te protégerai c’est promis ! » L’enfant se retourna sur sa couchette dans un : « Fais des rêves Merveilleux Madame Blue. » puis il s’endormit en suçant son pouce.
Les matinées qui suivirent se ressemblèrent dans un cauchemar sans fin. Le seul moment que l’enfant appréciait était l’après midi. Il y apprenait le nom des plantes ( le matin était assez rude entre les coups du maître et autres tentatives brusques pour déclencher son don et les tâches ménagères) et le Maître était si passionné qu'il en oubliait de le frapper ou autres pour provoquer la création d'une plante, l'enfant curieux écoutait d'une oreille attentive buvant les paroles de l’adulte, répondant à ses questions avec ferveur.
L'après midi, le Maître était un professeur passionné et passionnant mais dès que le soir ou le matin arrivait le quotidien reprenait le dessus, il devenait une vraie brute intransigeante. L'enfant finit par s'habituer à éviter les coups et à endurer les contrecoups de son don mais à chaque essai la rage bouillonnait en lui de plus en plus fort.
Acte 3: La première livraisonCOLOURSÇa faisait à présent presque un an qu'il travaillait pour le Maître, dans un mois, il aurait huit ans. Depuis avant-hier Madame Blue était malade et son état empirait de plus en plus. Et même Monsieur Rick ne savait pas quoi faire, Monsieur Rick la peluche mais aussi l'ami imaginaire qui consolait le petit garçon dans cette vie si dure depuis un an.
« Il faut l'emmener voir un médecin ou je me tue et je ne fais plus rien pousser ! » hurla le petit garçon, le regard embrumé de larmes de fureur. Le coup partit, il l'évita mais pas le deuxième. Il serra les dents, sa cheville le lançait mais il y avait plus important. « Il faut prévenir un docteur ! » cracha l'enfant sèchement, d'une colère désertique de toute retenue. Le Maître le prit par le col avant de le lâcher une fois soulevé assez haut. L'enfant retint un grimace en tombant au sol.
« T'es encore qu'un mioche ! Te la joues pas car tu vas prendre un an ! Je suis et resterai le plus fort » Un sourire malsain sur les lèvres le Maître ajouta : « Et je te le ferai sentir toute ta vie ! » L'enfant lui lança un regard de haine.
« Dés demain tu commences à livrer, je t'ai suffisamment appris à te repérer dans la cité d'Heydell cette année et tu sais comment passer les murs pour les ingrédients trop cher à s'acquérir en vente ! Je t'ai enseigné les points faibles de la cité et ses forces, tu sais te faire discret, tu commences à te débrouiller pour reconnaître plantes et remèdes, il est temps pour toi d'arrêter de te planquer ici ! »
Les yeux du maîtres fixèrent si intéressement le gamin que l'enfant sentit des frissons glacials le parcourir. Le Maîtres sourit : « Oublie jamais ça Misérable Petit Rat, je serai toujours là, même si tu t'enfuis, je te rattraperai et aussi loin que tu puisses être je te retrouverai ! Maintenant monte, demain tu pars à l'aube et tu reviens à minuit pile avec l'argent, sans, pas de repas, pigé ?! »
En remontant l'enfant examina sa cheville, elle n'était pas foulée, il aurait juste un bleu demain. Il soupira soulagé puis chuchota avec une tendresse innocente, enfantine : « Je suis là Madame Blue, tu sais, je pense qu'un docteur aurait été mieux que mes confections en cachette de remèdes encore novices...Mais le Maître refuse de t'aider. » Le petit posa un chiffon humide sur le front brûlant de Madame Blue. « Demain je te trouverai un bon ingrédient, je vais faire mes premières livraisons, je vais trouver de quoi te guérir ! » Il caressa la longue chevelure bleue trempée de sueurs dans un : « C'est promis » tout doux. Il se blottit et s’endormit comme un petit chaton près de sa mère, près de Madame Blue qu’aucune plante n'avait réussi à soigner.
Le lendemain fut difficile, il était encore tout endormi quand le maître lui donna les instructions : « J’ai besoin d’un ingrédient que ton misérable niveau n’a pas pu encore faire pousser, ça viendra c’est sûre mais le client ne va pas bien et est...très riche alors trouve moi ça avant minuit et apporte lui. » Le Maître lui lança une feuille de parchemin à la figure. L’enfant sortit de la baraque, qu’il n’avait jamais vu comme sa maison, même si il avait Madame Blue ainsi que, Monsieur Rick, le doudou qu'il avait laissé dans la chambre en lui expliquant que c'était bien trop dangereux pour lui et qu'il restait veiller Madame Blue.
L'enfant n’avait pas peur des menaces du Maître, plus au bout d’un an, mais Madame Blue était aussi dans cette mansarde alors il y resterait. Madame Blue était sa seule maison. A lui et à Monsieur Rick.
Sous le soleil naissant, il lut le parchemin.
« Produit rare : Lumen du soir : Le Lumen du soir pousse généralement sur les parois les plus escarpées des montagnes, c'est pourquoi chaque goutte de son nectar est aussi précieux qu'une vie. Quant à ses pétales, une fois écrasées, elles constituent une bonne pommade apaisante.
Lieu à aller : Nord-est du royaume d’Heydell, chaîne de montagnes.
Destinataire : Monsieur Rof, Villa numéro 4, Maison citadine. »
« D’accord donc il faut que je passe le mur et aille aux montagnes et il n’a pas été fichu de me donner un manteau ! » pesta le petit.
L’enfant souffla, quand il atteignit le mur il était déjà midi, le temps passait à une vitesse hallucinante, mais le petit bien que maigrelet et peu grand pour son âge était résistant, ce qui lui avait permis de survivre aux coups, et surtout son agilité était celle d'un petit singe, de plus il courait vite. Enfin, il était discret et sa mince constitution ainsi que sa taille plutôt petite pour ses huit ans lui permettaient de se faufiler partout.
Il emprunta les escaliers et rasant les murs arriva tout près de gardes en train de déjeuner, du pain et du jambon, du fromage aussi, le ventre du petiot gargouilla, il avait tellement faim. Un garde se leva ayant entendu ce bruit. Pas le choix de se jeter dans la mêlée, l’enfant courut le plus vite possible c’est à dire très vite, comme si il était poursuivi par deux dragons, ce qui n’était pas loin de la réalité vu le visage pourpre de colère des gardes, sauf qu’à la place de rugir des sons, ils rugissaient la même phrase en boucle : « Reviens ici, Sale gosse ! »
N’arrêtant pas sa course, l’enfant emprunta un passage trop étroit pour un adulte et...tomba dans les escaliers d’épuisement mais les gardes ne pouvaient plus rien, il reprit donc son souffle s’accordant une minute ou deux, puis il reprit la route.
L'enfant avançait dans les plaines quand il entendit une mélodie. Un sourire joueur se dessina sur la petite bouille. Il pouvait bien s'amuser un peu, de toutes façons, c'était plus fort que lui, malgré son traitement peu favorable où il habitait le mettant souvent dans des états de haine, trop violentes pour un enfant si jeune, il n'avait que huit ans, et à huit ans il restait un enfant.
Il fonça dans les blés et se mit à danser parmi eux. La douceur de leur tige, la beauté de la lumière à portée de vue, le chant si mélodieux l’enivrait de plaisir. Une petite créature rose ressemblant à un chat avec deux queues et une gemme sur le front tourna autour de lui qui dansait. L'enfant arrêta sa danse et se pencha pour la caresser. Mais la créature se téléporta un peu plus loin. De toute son enfance, le petit oublia tout et surtout les responsabilités et brusqueries qu'il subissait à un âge si tendre.
« Tu veux jouer aussi Bastet ? » rit candidement le petit garçon.
Il le poursuivit et l'animal se téléporta plusieurs fois provoquant des cascades de rires au petit gars. Puis, quand il fut exténué, il se laissa tomber dans les blés qui le cachaient à présent entièrement, il s'étira et le Bastet s'allongea sur son ventre dans une confiance absolue, sûrement car le petit garçon aux cheveux bleus était un hybride de première race. Le garçonnet se mit à le caresser, allongé dans le chant des blés. « Tu sais moi aussi je connais une chanson. » Et l'enfant de huit ans qui avait encore une voix si jeune, si cristalline, si mignonne mais aussi si prometteuse pour l'avenir, se mit à chanter accompagné par les blés :
"Encore une fois,
Tu pars sur un chemin différent du mien,
Je suis mis à l'écart me demandant si je devrais suivre,
Tu as dû partir,
Et, bien sûr, ça va toujours bien,
Je pourrais probablement prendre de tes nouvelles demain.
Mais est-ce la sensation que ça produit,
Quand on se sépare ?"L'enfant demanda en baillant :
« Dis je peux te donner un nom ? Tu t’appelleras "Linou" ça te va ? »
La bestiole lui donna un petit coup de langue sur le nez et le garçonnet laissa ses paupières se fermer sous le chant des blés. Cette chanson il la savait depuis longtemps. Son père était tombé sous le coup de foudre d'une très belle femme aux cheveux bleus qui marchait près de sa ferme. Leur amour fut de courte durée, quand le fermier apprit que celle-ci était une sirène et non une humaine comme elle le lui avait dit, il la rejeta répugné. Neuf mois plus tard un enfant naquit de leur union, à moitié sirène, à moitié humain, il avait des cheveux d'azur mais il ne pouvait pas respirer sous l'eau ni transformer ses jambes en queue.
Ainsi, il fut confié à l'amoureuse de la sirène, une Amazone du nom de Aurora Hom, qui veilla sur lui avec tendresse, sa mère sirène Sifia Miranne venait rendre visite au bambin sur la terre ferme le plus souvent possible, l'enfant grandissait sainement et heureux considérant ses deux protectrices comme ses deux mamans.
Le premier mot qu'il dit fut : « Linou, Linou ! » car avant le dodo sa maman sirène chantait cette berceuse et l'Amazone le berçait appelant ce moment d'amour maternelles : Le Moment câlinou.
Le père apprit l'existence de son fils, sept ans après, par un ami Mercenaire qui lui proposa de lui ramener contre des éclats.
Le fermier avait encore le souvenir amer de la duperie, et accepta. Il sourit de manière malsaine, il pouvait enfin se venger.
Le voyage fut long et éprouvant pour l'enfant kidnappé alors que ses mamans étaient en train de cuire le poisson grâce au don de Maman Aurora qui consistait à produire une petite flamme sur le bout de son doigt, un don peu puissant mais fort utile.
L'enfant jouait un peu plus loin avec un Roomite apprivoisé par Maman Aurora , l'amazone .
Maman Sifia et Aurora, Sirène et Amazone, élevaient le garçonnet depuis sa naissance. L''enfant lançait une balle de tissus noués que Maman Aurora lui avait fait à l'animal apprivoisé qui jouait à lui renvoyer de sa truffe.
Soudain, l'enfant vit l'homme et tenta de crier mais celui-ci l'en empêcha et mit sa main sur sa bouche. Le Roomite grogna prêt à protéger le petit mais l'homme fut plus rapide.
Il sortit un arc du fourreau qu'il portait et blessa d'une flèche bien aiguisée dont la pointe était peinte avec un somnifère puissant, la patte du Roomite, du nom d' Altor qui gémit et tomba au sol.
L'enfant éclata en sanglots, et l'homme sourit dans un : « Je crois que je sais d'où tu es né, le gosse.»
Aucune once de sympathie cependant à cette phrase, juste un évident mépris.
Et il partit avec l'enfant.
L'enfant vit un mois plus tard, les plaines, le regard dur de son géniteur et il fut vendu à un herboriste sans autre forme de procès.
L'enfant serra « Linou » contre lui et murmura les larmes aux yeux : « Un jour, je retrouverai mes Mamans et Madame Blue sera là, doudou Monsieur Rick aussi, et toi aussi Linou, d'accord ? Mais pas Le Maître, Le Maître c'est un méchant ! »
Acte 4: L' ami fermier
Le château du roiPeu à peu, il laissa le sommeil le gagner, une larme coula sur sa joue puis caressant le chat magique , le sommeil l'engloutit. Le soir tombait quand il s'éveilla, un fermier l'aperçut et fronça les sourcils plus inquiet que fâché cependant : « Et bien gamin que fais tu ici ? » L'enfant pâlit et cria : « La lumen du soir, je devais aller la chercher sinon personne ne va guérir ! » Le fermier fronça à nouveau les sourcils mais ne posa pas d'autres questions, il n'aimait ni les fouineurs ni fouiner lui même. Mais par chance pour l'enfant il était doté d'un altruisme sans borne.
« Je vais t'amener où on en trouve mais après tu devras attendre pour le retour, j'ai du bois à aller chercher dans la forêt ! Et mets ça ou tu vas mourir de froid là bas, je m'en moque un peu mais je n'ai pas envie d'avoir un gosse mort sur la conscience !» grogna l'adulte en lui mettant une peau de bête fourrée sur les épaules .
Le gamin sourit à l'homme et sans hésitation avec la vivacité de l'enfance il monta sur le Bastante domestiqué sur lequel était assis l'homme. Le Bastante décolla et l'enfant poussa un petit cri de surprise mais il fut vite rassuré par le rire léger et doux de l'adulte : « T'as jamais voltigé toi ! »
Le voyage fut agréable, malgré quelques tourbillons de l'animal farceur forçant ses passagers à bien agripper.
La créature se posa enfin au pied d'une montagne : « Je ne sais pas qui tu dois guérir mais fais vite, je reviens dans trois heures et si tu n'es pas à ce point de rendez-vous, je repars sans toi ! » Et l'adulte s'envola de nouveau sur sa monture. C'est alors que l'enfant aperçut quelque chose près de lui qui grelottait.
« Linou ! Pourquoi tu m'as suivi ? Tu vas être mal ici ! » rouspéta le petit enfant. Il ramassa la petite bête et la mit sous son manteau. Le froid et la neige brûlaient le garçonnet, mais il ne put s'empêcher de s'émerveiller des flocons ce qui obligea le Bastet à miauler plusieurs fois comme pour ramener l'enfant à son objectif premier. Le petit marcha longtemps, puis, sur une paroi il vit des plantes danser dans le vent. Il s'avança presque en courant puis éclata de joie : « Les lumen du soir, Linou ! Ce sont les Lumen du soir ! »
Il en cueillit tout un bouquet puis quand l'enthousiasme de la découverte tomba, une grande fatigue le prit. Il sentait tout son corps trembler, il avait très froid et pas du tout l’énergie d'avancer, au bout de quelques pas il s'écroula dans la neige.
Affolé « Linou » glapit en vain... avant, après une hésitation, de laisser l'enfant pour chercher de l'aide. Quand l'enfant s'éveilla, c'était doux et chaud. Il constata être au creux de la fourrure d'un immense loup blanc ailé, un Roomite, Altor ? Non ce n'était pas lui, c'état une Roomite pas un Roomite. L'animal le lécha avec tendresse, ses mamelles étaient gonflées de lait probablement une femelle qui avait perdu ses petits vu son comportement maternel. Peut-être qu'elle était là grâce à "Linou" ou juste car elle l'avait pris pour un bébé Roomite.
La créature se leva et l'enfant la suivit ayant retrouvé des forces, bouquet de la si précieuse plante sous son manteau. Ils arrivèrent au point de rendez-vous où un adulte visiblement mécontent l'attendait, le petit garçon caressa le museau de la douce créature dans un « merci » murmuré et celle-ci s'envola loin de lui.
Linou sauta dans ses bras. Et le petit garçon rit.
« Il n'y a pas de quoi rire je t'ai attendu toute la nuit, inquiet ! Car cette bestiole était au rendez-vous pas toi, c'est "Linou" c'est ça ? Oui "Linou"... » pesta l'adulte malgré une bienveillance évidente dans ses paroles.
Il ébouriffa les cheveux bleus ; « Sacré gamin, j'en vois peu des comme toi ! Tu as ta plante ? » L'enfant sourit en regardant le visage rassurant de l'homme et montrant ses si précieuses trouvailles : « Oui Monsieur ! » La langue de l'adulte claqua : « Pas de Monsieur ici, jeune homme, moi c'est Elik Len mais appelle moi Elik, et toi ? » « Moi c'est Oku.. Mon...Elik ! » dit tout reconnaissant le petit garçon. « Et bien Oku je te ramène à la plaine ! »
Le vol fut tout aussi agréable que le précédent. Une fois chez lui, Elik invita l'enfant au petit déjeuner, le petit hésita émerveillé, il n'avait jamais vu tant de nourriture ! « Et bien mange ! » s'étonna l'adulte face à l'immobilité du gamin. L'enfant dévora et l'adulte le prévint : « oh la la pas si vite tu vas te rendre malade ! »
Au moment de se quitter l'adulte demanda : « On a toujours besoin d'un coup de main à la ferme et puis tu seras bien ici plus que chez toi, d'après ce que je constate ! » L'enfant secoua la tête négativement pensant à Madame Blue : « Je ne peux pas, là où je vais ce n'est pas ma maison mais là bas quelqu'un m'attend, merci pour... » Avant que l'homme lui serre la main, le petit garçon se jeta dans les bras de celui-ci et se mit à pleurer, l'homme lui caressa le dos jusqu’à ce qu'il se calme et se confonde en excuses. L'adulte s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et murmura :
« Hé petit tu as le droit de pleurer, tu as le droit de ressentir et d'exprimer tout ce que tu veux, d'accord ? »
L'enfant fixa une bonne minute l'adulte surpris, on ne lui avait jamais dit ça avant puis il lui fit un grand sourire le salua et partit en courant.
« Bonne chance petit ! Si tu veux encore t'aventurer en dehors de la ville, tu trouveras toujours une aide ici, et je m'occuperai bien de Linou promis ! » cria l'homme, ce qui réchauffa le cœur meurtri du petit garçon.
Il réussit à passer le mur assez facilement, les gardes qui avait sûrement fêté quelque chose, semblaient malades malgré leur fidélité à leur poste de garde. Tromper leur vigilance fut donc plus facile. Il amena les plantes à la villa mais ne reçut rien en retour en raison de son retard.
Quand il rentra il se prit la correction du siècle, tout son corps était douloureux quand il rejoignit la chambre. Il souriait cependant et sortit une des Lumen du soir de sous son manteau qu'il avait réussi à garder. La fièvre de Madame Blue avait monté, l'enfant prépara le remède et lui donna avant de s'endormir à ses cotés. « Tu sais Madame Blue,Tu sais Monsieur Rick ! Je me suis fait plein de nouveaux amis ! » Il s'endormit en serrant fort sa peluche fabriquée pour sa naissance et seule souvenir de ses Mamans, la tête posée contre le dos de Madame Blue.
Le lendemain Madame Blue allait beaucoup mieux, deux jours après elle était complètement guérie. C'est ainsi que débute l’histoire de Oku, l'enfant aux cheveux bleus.
Mais nous avons oublié un détail important, comment vivait le petiot avant ses sept ans ? Et bien pour ça il suffit de revenir vers ses souvenirs lointains où il a appris à lire dans un vieux livre de contes que Maman Sifia avait eu du papa du garçonnet et gardé comme on garde une blessure au chaud pour ne pas la voir nous briser, et à compter avec les fleurs autour de lui et Maman Aurora, mais où il a aussi vécu et appris bien plus encore.
Acte 5 : Le temps des Arcs-en-cielLullaby for a Stormy NightLe petit garçon de huit ans à peine regardait la pluie battante par la fenêtre, frappant la vitre de son eau, lacérant le ciel d'éclairs. Madame Blue, elle, tremblait cachée sous sa couverture, elle tremblait de peur si fort que sa couverture aussi tremblait.
« Moi aussi petit j’avais peur de l’orage. » murmura Oku à Madame Blue.
Il serra un peu plus son doudou contre lui.
« Mais j’ai appris à aimer l’orage, je vivais avec une maman que j’appelais Maman Aurora, c’était une jeune femme amazone. Elle m’a racontée que vu son âge elle était invitée à parcourir le monde. C’est grand et petit à la fois le monde, effrayant et merveilleux, elle le disait souvent. Quand Maman Sifia, une sirène était présente elle lui souriait à « Merveilleux », je crois qu’elles sont amoureuses et c’est beau. C’est comme des étoiles qui se tiendraient la main pour briller plus fort et moi je suis une minuscule étoile qu’elle aident à faire briller. »
L’enfant se leva de son lit Monsieur Rick serré contre lui, un nouvel éclair fit trembler Madame Blue un peu plus sous sa couverture. Le petit garçon caressa le dos de Madame Blue avec douceur et continua son récit:
« Nous habitions près de la cascade céleste, il y a avait plein d’arbres immenses, de rochers à grimper, d’herbes douces, et surtout la cabane qu’avaient fabriquée Maman Aurora et Maman Sifia avant ma naissance. Elle était si haute que fallait des forces pour monter l’échelle en bois seul, mais maintenant je sais que je réussirai sans aide. De plus la traversant il y avait le rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet d’un arc-en-ciel ! »
L’enfant avait fait plein de mimiques ouvrant par exemple grand ses bras encore si petits et peu forts à "arbres immenses" et compté sur ses doigts les sept couleurs avant de dire dans un sourire rêveur : « C’est vraiment beau une maison traversée par un arc-en-ciel. » Oku reprit son souffle tout en continuant de caresser le dos tremblotant de peur de Madame Blue. « Une fois il a fait un fort orage, j’avais cinq ans et très peur, je pleurais beaucoup et les branches de l’arbre menaçait notre cabane. J’avais des hauts le cœur car on avait bien mangé au dîné, avec les poissons pêchés par Maman Sifia et les fruits récoltés par Maman Aurora, et la cascade montant vers le ciel qui nous offrait sa pluie avec générosité. Maman Aurora m’avait appris à respecter la nature et a remercier le poisson que nous pêchions et les fruits que nous récoltions et la cascade qui en pluie faisait naître plein de vies. Mais avec cet orage j’avais peur, Maman Aurora me balançait doucement en ses bras mais ce qui me réconfortait d’habitude ne suffisait pas à apaiser ma peur en cet instant trop grande. »
L’enfant accéléra le rythme des es paroles comme revivant son souvenir :
« Et soudain un éclair plus fort que les autres est tombé et un petit arbre à pris feu, Maman Aurora a sauté de l’arbre sans se faire mal car elle est super forte et elle a commencé à danser et peu à peu le feu a diminué, jusqu’à disparaître. Elle a alors sorti un onguent de sa sacoche qu’elle ne quitte jamais et sous la pluie en a caressé la tronc du jeune arbre puis elle a remonté l’échelle et m’a souri : « Tu vois il n’y a pas de quoi s’inquiéter, l’orage était juste en colère mais tout va bien, je lui ai parlé, là il gronde encore mais il ne nous fera aucun mal et le petit arbre va guérir. Si tu as peur pendant un orage et que tu ne sais pas quoi dire pour l’apaiser, il te suffit de l’écouter avec un sourire compréhensif et peu à peu il sera réconforté. » »
Le lendemain quand Maman Sifia est venue avec le poisson juste ce qu’il faut pour vivre pas plus, elle disait toujours et Maman Aurora était d’accord, elle a vu Maman Aurora tenter de m’apprendre à danser la danse du feu mais j’étais si maladroit encore, à cinq ans, que je tombais tout le temps, quand j’ai voulu arrêter en larmes Maman Sifia m’a relevé avec un grand sourire et on a dansé à trois main dans la main, même si ce n’était plus la même danse c’était plein de rires et de tendresse alors c’est sûr que ça aurait calmé quand même le feu.
Mais maintenant je ne peux plus aller à ma maison… Maman Aurora, Maman Sifia...dis tu crois qu’elles m’en veulent de les avoir laissées seules ? De ne pas avoir su défendre Altor ? Ou peut-être qu’elles m’ont oublié ? » Madame Blue prit Oku dans ses bras en larmes douces et silencieuses, hochant négativement la tête.
L’enfant d’abord surpris, mit ses bras lui aussi sur Madame Blue et sanglota très fort, ils se bercèrent un long moment puis s’endormirent, au réveil l’orage n’était plus en colère, et on voyait un bel arc-en-ciel.